Arco Iris Mozambique

Mozambique, souvent décrite comme « la perle de L’Afrique » dans les brochures touristiques : « Découvrez les plages palmiers de l’Océan Indien, l’architecture coloniale, la diversité culturelle et l’ambiance encore véritablement africaine ! ».

Or, la réalité au quotidien est moins brillante pour beaucoup de ses habitants. Près de 70% vit à la campagne. Le revenu journalier de la plupart oscille autour du seuil de pauvreté de 1,25 USD par jour. La majorité des habitants de Mozambique a un accès très limité aux soins de santé. L’organisation de la santé publique est fragile et doit faire face au nombre élevé de personnes infectées par VIH/sida et tuberculose.

J’ai découvert Mozambique en 2005, lorsque j’y travaillais pour Médecins Sans Frontières dans un projet de VIH/sida, d’abord à la campagne, à Vila Ulongué, puis à la capitale, Maputo. J’y suis devenu responsable pour le traitement et suivi d’enfants infectés par VIH. Par ce travail, j’ai fait connaissance à Steve et Ros d’Arco Iris à Zimpeto et à Corrie d’Arco Iris à Matola Rio. « Arco Iris » veut dire « arc en ciel » et les deux projets accueillent des enfants qui ne peuvent plus habiter chez eux pour diverses raisons. Les projets se situent dans les faubourgs de Maputo. A l’époque, environ un enfant sur six était séropositif.

Steve et Ros sont des sexagénaires d’Australie qui ont dirigé le projet à Zimpeto via leur communauté catholique. Il y a quelques années, ils ont délégué la direction journalière à un couple mozambicain. 250 à 300 enfants jusqu’à 16 ans y habitent. Il y a une école, où également les enfants démunis du quartier peuvent aller. Il y a un centre de santé et plusieurs terrains de sport. On essaie d’apprendre un métier aux enfants dans des ateliers de menuiserie, couture, carrosserie et jardinage et de leur préparer à la vie sociétale. On mise aussi beaucoup sur leur réintégration : peuvent-ils rentrer chez eux après un certain temps, ou chez quelqu’un de la famille de la communauté ? Dans ce cas, on aide ces familles et les enfants sont suivis pour s’assurer qu’ils vont bien. Certains des adolescents peuvent faire des études universitaires ou rentrent dans une trajectoire pour apprendre à vivre de façon autonome.

La hollandaise Corrie a presque soixante ans et dirige par le biais de la même communauté catholique un projet à Matola Rio, où habitent environ 40 enfants. A l’origine, il s’agissait surtout de petits enfants, mais les petits grandissaient et ne pouvaient souvent pas rentrer chez eux… c’est pourquoi des habitations pour adolescents furent construites à côté de l’école des petits. Mais construire, c’est cher !

Lorsque j’y travaillais pour MSF, Steve et Ros, et Corrie, ou leurs collaborateurs, emmenaient chaque semaine un mini-bus plein d’enfants au centre de santé. C’est ainsi que nous sommes devenus amis.

Après cinq belles années, pendant lesquelles j’ai adopté ma fille aînée, je suis rentrée en Belgique. Pendant un an comme médecin généraliste à Kortemark, juste avant mon départ pour le Mozambique, j’ai rencontré les gens de la Kunstroute (« parcours des arts »). Ils voulaient bien soutenir les deux projets. Grâce à l’engagement et le soutien de ces personnes de ÓÓkunst (www.oo-kunst.be) et tant d’autres on arrive à aider les deux projets, depuis plus de dix ans déjà ! Chaque année, une partie du produit de la vente des œuvres d’art, augmentée de donations spontanées, est donnée à Arco Iris.

En 2016, une délégation de ÓÓkunst a rendu visite aux deux projets. Une expérience marquante, qui a rendu l’engagement encore plus fort ! De début 2005 jusque fin 2009, je connaissais beaucoup des enfants personnellement. Depuis lors, les aînés sont sur les médias sociaux et je continue à les suivre un peu à distance. Ces enfants ont saisi les chances qui leur ont été offertes, ce qui les a permis d’échapper à une vie dans la rue. Continuons donc à soutenir Steve, Ros, Corrie et leurs nombreux collaborateurs dans leur action « Stop for the one » : si on ne peut pas faire halte pour les millions d’enfants souffrants partout au monde, on peut le faire pour l’enfant en face de nous, et faire une différence !

vzw OOkunst -  Huilaertstraat 17 - 8610 Kortemark
www.oo-kunst.be